Assurance-vie : quels placements choisir en 2021 ?

Publié le 29 Jan 2021

horloge Lecture de 7 min.

Rédigé par Tommy Pierre Pollet

Thématique : Actualités

Assurance vie quels placements choisir en 2021

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Marquée par l’épidémie de Covid-19 et les conséquences économiques, l’année 2020 a vu les épargnants modifier leurs comportements au point de délaisser l’assurance-vie. Une première depuis de nombreuses années, mais qui ne présage en rien la mort de ce placement. Analyse.

2020, l’année du désamour

Année inédite par de nombreux aspects, 2020 aura mis à mal l’assurance-vie. Chronique d’une mort annoncée ? Non, si certaines causes du désamour des Français pour leur placement préféré étaient prévisibles, la crise de Covid-19 a largement contribué à la décollecte. En effet, la crise sanitaire inédite a bouleversé les économies et plongé les épargnants dans un avenir proche incertain. Une configuration plutôt mauvaise pour l’assurance-vie, qui, malgré ses nombreux atouts, reste un placement de moyen voire long terme. Dans ce contexte, les Français se sont naturellement tournés vers des supports immédiatement mobilisables, privilégiant la liquidité. Les livrets d’épargne et comptes courant, sont donc, en 2020, devenus les meilleurs alliés des épargnants, et ce, malgré des rendements proches de zéro : +130 milliards € versés en 2020, selon la Banque de France.

En privilégiant l’épargne de précaution, les Français se sont donc mécaniquement détournés des placements de long terme tels que les contrats d’assurance vie et l’épargne retraite. Conséquence directe pour l’assurance-vie, la collecte est négative, -7,3 milliards € depuis le début de l’année 2020, selon la Fédération française de l’assurance. Concrètement, cela signifie que les épargnants ont retiré plus d’argent qu’ils n’en ont placé. Le statut, tant vanté de placement préféré des Français dont pouvait se targuer l’assurance-vie, semble donc être de l’histoire ancienne. Pourtant les causes du désamour des épargnants pour l’assurance-vie ne se cantonnent pas à la crise sanitaire et économique.

Parmi les causes de la décollecte enregistrée en 2020, il existe, certes, des causes conjoncturelles étroitement liées aux mesures prises pour faire face à l’épidémie de Covid-19. On peut citer notamment les fermetures des établissements bancaires et cabinets de conseil en gestion de patrimoine durant le premier confinement qui ont fortement limité les échanges des professionnels avec les clients. Autre raison largement évoquée : la faible liquidité de l’assurance-vie. En effet, l’incertitude causée par le contexte de crise a joué en faveur de placements immédiatement mobilisables. La fiscalité appliquée aux retraits sur les contrats d’assurance-vie (surtout pour ceux qui ont moins de 8 ans) a été vue comme un frein pour de nombreux épargnants.

Toutefois, la perte d’intérêt pour l’assurance-vie trouve aussi son explication dans la baisse constante des rendements des fonds euros. La politique accommodante de la Banque Centrale Européenne contribue à diminuer l’attractivité des fonds euros, principale motivation des souscripteurs aux contrats d’assurance-vie. En 2020, le taux de rendement de ces fonds est estimé entre 1 % et 1,10 %, contre 1,35 % l’année dernière. Face à ce constat, les assureurs ont également réagi en limitant l’accès aux fonds euros, ou du moins, en le conditionnant à l’investissement d’une part du capital sur des supports en unités de compte. Une règle logique, dans le cadre des taux très bas qui rendent complexe le maintien de l’équilibre entre actifs et passifs, mais peu stratégique vis-à-vis des habitudes d’investissement des Français peu enclins au risque. Cette redéfinition des règles pèse lourdement sur l’assurance-vie qui pesait 1,785 milliards €, dont 80 % de fonds euros.

2021 sous le signe de la métamorphose

Les années se suivent, mais se ressemblent rarement. 2021 apporte donc un vaccin contre la Covid-19 et, avec lui, de nouvelles perspectives pour l’assurance-vie, car, non, ce placement n’est pas mort avec 2020. L’assurance-vie n’a pas dit son dernier mot et propose de nouvelles alternatives. En 2021, les leçons des années précédentes semblent avoir été apprises : l’association « rendement, liquidité et garantie en capital », qui a tant séduit les épargnants, n’est plus envisageable. Désormais, garantie en capital ou rendement, il faut choisir. Les assureurs l’ont compris et mettent sur le marché de nouveaux produits hybrides, à mi-chemin entre les fonds euros classiques et les supports en unités de compte.

Parmi les néofonds euros, on peut citer les fonds euros nouvelle génération, qui permettent de palier les faibles rendements des fonds euros classiques et le retour des fonds eurocroissance nouvelle version. Ces nouvelles offres devraient attirer une part des épargnants qui s’étaient détournés des fonds euros par manque de résultats. Côté garantie du capital, les assureurs cherchent à proposer des solutions qui conviennent à tous. La garantie de 100 % du capital investi empêche clairement la diversification du portefeuille et met fin à toute possibilité de hausse des rendements. Pour palier ce problème, certains assureurs offrent une garantie à 98 % ou 90 %. Autre alternative propre aux fonds eurocroissance : la garantie à échéance. Le capital n’est garanti, en cas de vie, qu’à l’échéance définie par le contrat.

Autre bonne nouvelle pour les fonds euros de l’assurance-vie en 2021, la hausse de la provision de participation aux bénéfices (PPB). Cette réserve permet à l’assureur de « lisser » les rendements en cas d’aléas économiques. La provision de participation aux bénéfices représente une sécurité aussi bien pour l’assureur que pour l’assuré. La loi oblige l’assureur à reverser à ses assurés la plus grande partie des bénéfices réalisés avec leur épargne, dans un délai de 8 ans. Grâce à la hausse du PPB, il est désormais possible pour l’assureur d’utiliser cette réserve pour diversifier davantage le portefeuille et ainsi améliorer le rendement du contrat. Ce levier permettrait de redynamiser les fonds euros pour les rendre plus attractifs en 2021.

Bien placer son argent en 2021 : les conseils de Selexium

Pour mieux comprendre la diversité de l’offre de supports en assurance-vie et vous aider à faire le bon choix en fonction de votre profil investisseur, nos experts ont réalisé un comparatif de types de placement à privilégier pour votre assurance-vie en 2021.

Type de placementNiveaux de risque 2021Rendements espérés pour 2021TendanceCommentaires de l’expert
Fonds euros classiques1%Les fonds en euros classiques paraissent désormais obsolètes en comparaison des fonds en euros de nouvelle génération. Les rendements moyens ne cessent de baisser et devraient se situer, cette année, à 1 % net. Une tendance qui n’évoluera pas tant que les politiques monétaires actuelles resteront ultra-accommodantes.
Fonds euros de nouvelle génération2%Les fonds en euros de nouvelle génération semblent être la solution face à l’érosion continue des rendements des fonds en euros classiques. Leur diversification en faveur du marché immobilier ou financier permet de rester optimiste sur leur perspective de rendement en 2021.
Fonds euro-croissance2%Les fonds euro-croissance ont fait leur apparition, ces dernières années, sur le marché français et viennent moderniser l’offre existante. Toutefois, les conditions d’immobilisation du capital semblent quelque peu restrictives et vont même à l’encontre des caractéristiques fondamentales des fonds en euros. Le produit reste perfectible selon nous.
SCI via Assurance-vie3%Les SCI ont fait preuve de résilience sur l’année 2020 et conservent, pour la plupart, un rendement net supérieur à 2 %. Preuve que leur modèle économique est solide. Les perspectives économiques s’améliorant en 2021, l’investissement en SCI reste cohérent dans un objectif de régularité de performance et de maîtrise des risques.
SCPI via Assurance-vie4%Au même titre que les SCI, les SCPI ont prouvé leur résilience sur l’année 2020. L’investissement en SCPI reste une bonne valeur dans un portefeuille mais nécessite, de par leur degré de concentration sur certains types d’actifs, de diversifier son investissement entres plusieurs supports.
Fonds prudents ou mixtes3%Les fonds prudents ou mixtes composés généralement à 50 % en action et 50 % en obligation reviennent progressivement sur le devant de la scène. Ces fonds représentent, de par leur caractéristique de rendement et de risque, une bonne piste pour ses premiers investissements sur les marchés financiers.
OPCI via Assurance-vie4%L’OPCI montre, dans un contexte de marché difficile, moins de régularité de performance que les SCI et SCPI. En effet, leur portefeuille constitué d’une poche d’actifs financiers conséquente pâtit, plus que les autres, des mauvais résultats financiers. Cependant, les perspectives économiques étant favorables leur rattrapage, sur l’année 2021, représente une hypothèse robuste.
Fonds structurés5%Les fonds structurés ou fonds à formule permettent de générer un rendement moyen de 5 %/an dans des conditions de marché favorables tout en bénéficiant, généralement, à terme d’une protection en capital jusqu’à – 40 % de baisse sur les marchés. Cet investissement représente, sur ce principe, une bonne alternative aux titres vifs pour les investisseurs non initiés souhaitant diversifier leur épargne sur les marchés financiers.
Fonds dynamiques10%Les fonds dynamiques, investis en majorité sur les actions, ont dernièrement beaucoup souffert dans un contexte de marché très difficile. Toutefois, le rebond au courant de l’année a permis d’améliorer leur dernier bilan. Nos anticipations de marché étant positives, leur rattrapage devrait se poursuivre en 2021. Un investissement à envisager cette année dans le respect des principes de diversification et de gestion des risques.
ETF via assurance-vie8%Les ETFs se sont démocratisés ces dernières années et se retrouvent désormais dans les contrats d’assurance-vie. Dans un objectif de réduction des frais, les ETFs représentent une bonne alternative aux OPC mais supposent toutefois, pour l’investisseur particulier, de maîtriser les principes de la gestion d’actifs. Un bon investissement pour les investisseurs initiés qui souhaiteraient capter le potentiel d’appréciation futur des marchés.
Titres vifs5%Les titres vifs français et européens ont beaucoup soufferts en 2020 mais reviennent progressivement à leur niveau d’avant crise. Le segment européen étant en retard par rapport à celui des Etats-Unis, l’année 2021 peut représenter une bonne opportunité d’investissement. Cependant, à l’instar des ETFs ce type d’investissement reste réservé aux investisseurs expérimentés.
Fonds Communs de Placement à Risque4%Les fonds communs de placement à risque permettent d’investir dans des entreprises non cotées. Un secteur, dernièrement, très impacté par la crise sanitaire et boursière. Les conséquences économiques de la crise n’étant, à notre sens, pas totalement intégrées au marché l’investissement semble à haut risque sur l’année à venir.

En résumé

  • L’assurance-vie a été délaissée par les épargnants en 2020. La décollecte est historique et contraste avec les résultats des années précédentes. Une des raisons majeures est la crise de Covid-19, mais la perte d’attractivité des fonds euros est aussi à l’origine de ces mauvais résultats.
  • Pour attirer de nouveaux les Français, les assureurs ont repensé leurs produits et proposent en 2021 des nouveautés à mi-chemin entre fonds euros et supports en unités de compte, afin de renouer avec la formule gagnante originelle : sécurité et rendement.

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Tommy Pierre Pollet

Responsable Pôle Financier

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