PER et assurance-vie : le comparatif

Depuis sa mise sur le marché en 2019, le PER (plan épargne retraite) est souvent comparé à l’assurance-vie. Il s’agit en effet de deux placements permettant de faire fructifier son argent à moyen ou long terme. Toutefois, ils diffèrent en de nombreux points. Quels sont les avantages et les inconvénients du PER par rapport à l’assurance-vie ? Voici notre comparatif pour vous aider à bien placer votre épargne.

PER et assurance-vie, le comparatif

1 – Disponibilité de l’épargne

Premier point à garder à l’esprit, l’assurance-vie n’est pas un placement destiné à épargner pour la retraite. Dès lors, il est logique que la disponibilité de l’épargne d’un PER soit différente de celle d’une assurance-vie. En effet, l’objectif du plan d’épargne retraite est de capitaliser en vue de la retraite. De ce fait, les sommes versées sur un PER ne sont pas disponibles à tout moment. Elles ne pourront être débloquées qu’au moment de la retraite du souscripteur ou dans des cas exceptionnels prévus par la loi :

  • Achat de votre résidence principale,
  • Accident de la vie (invalidité ou décès),
  • Fin de droits aux allocations de chômage,
  • Surendettement, liquidation judiciaire de votre entreprise,
  • Invalidité ou décès de votre conjoint.

En revanche, sur ce point, l’assurance-vie est plus souple. Elle permet des rachats libres, d’une partie ou de la totalité des fonds, à tout moment. Les sommes peuvent alors être récupérées en moyenne sous 15 jours après la demande. Attention, toutefois, la date de rachat du contrat influe sur la fiscalité appliquée sur les intérêts générés. Si votre contrat a plus de 8 ans, vous pourrez bénéficier des abattements prévus. L’un des atouts majeurs du placement en assurance-vie, face au PER, est donc la disponibilité de l’épargne.

En résumé : si votre priorité est de garder une épargne accessible, l’assurance vie est la meilleure option. Le PER est un bon outil pour préparer votre retraite, mais il ne convient pas si vous souhaitez pouvoir disposer librement de votre argent avant.

2 – Rendement de l’épargne

Le PER, comme l’assurance-vie, constitue une enveloppe dans laquelle le souscripteur peut insérer différents supports en euros ou en unités de compte. Le rendement de l’épargne placée, que ce soit dans un PER ou dans une assurance-vie, dépend des supports choisis. En effet, le rendement est généralement corrélé au degré de risque. Plus le support est risqué, plus les rendements espérés sont importants. L’assurance-vie et le PER sont, sur ce point, assez similaires, car ils proposent tous les deux de nombreux supports d’investissement aux rendements hétérogènes.

Quel que soit le type de placement choisi, le souscripteur peut opter pour la gestion pilotée et confier la gestion de son portefeuille à un professionnel. Cette option est proposée aussi bien pour l’assurance-vie que pour le PER et peut permettre d’éviter des pertes conséquentes lorsque l’on est novice en placements financiers. Pour conclure, l’épargne a les mêmes chances de capitalisation qu’elle soit investie sur un PER ou sur une assurance-vie. Ce n’est donc pas le type d’enveloppe, mais la gestion qui fera la différence.

En résumé : les rendements potentiels sont comparables entre assurance vie et PER, car ils reposent sur les mêmes types de supports. Toutefois, le PER permet une stratégie plus long terme, donc potentiellement plus rentable si vous acceptez une part de risque.

3 – Fiscalité appliquée

Concernant les modes de sortie, le PER et l’assurance-vie offrent tous deux la possibilité d’une sortie en rente ou en capital, selon le choix du souscripteur. Toutefois, la fiscalité appliquée lors du déblocage des fonds n’est pas la même. Pour les deux produits, elle est particulièrement complexe et prend en compte plusieurs critères, notamment le mode de sortie. Dans le cas du PER, l’option de la déductibilité des versements à l’entrée a aussi des conséquences sur la fiscalité à la sortie.


PER
Assurance-vie
Pour une sortie en rente viagère : les sommes perçues sont soumises à l’impôt sur le revenu après abattement de 10 % et des prélèvements sociauxLa rente viagère est soumise à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux et bénéficie d’un abattement de 30 % à 70 % selon l’âge de l’assuré au moment du rachat. L’avantage va donc à l’assurance-vie.
Pour une sortie en capital : les sommes issues d’un PER peuvent être imposées au choix, soit à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux, soit au prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) et prélèvements sociaux. Pour une sortie en capital : si votre contrat a plus de 8 ans de souscription, seuls les intérêts sont soumis à l’impôt. À cela s’ajoute un abattement de 4 600 €/an par personne ou 9 200 € pour un couple marié ou pacsé. Si le contrat a moins de 8 ans, il est imposé selon votre taux ou au prélèvement forfaitaire unique (PFU). L’assurance-vie permet donc de récupérer le capital de départ et les plus-values sans impôt, si les retraits sont effectués judicieusement.

Si le PER ne tire pas son épingle du jeu sur la fiscalité à la sortie, c’est qu’il a un atout important que ne possède pas l’assurance-vie : la déductibilité des versements volontaires des revenus imposables. Autrement dit, le souscripteur a la possibilité de déduire fiscalement de ses revenus les sommes placées sur son PER. L’avantage du PER sur l’assurance-vie, notamment pour les contribuables fortement imposés, est de pouvoir diminuer immédiatement le montant de son impôt. Cette option peut avoir un impact important sur le rendement du produit. Il peut aussi être un argument décisif en faveur du PER pour certains profils d’investisseur.

En résumé : l’assurance vie est plus favorable si vous cherchez une fiscalité douce à la sortie et un outil de transmission optimisé. Le PER, lui, est plus intéressant pour ceux qui souhaitent réduire immédiatement leur impôt sur le revenu, en contrepartie d’une fiscalité plus lourde au moment de la retraite.

4 – Succession

En matière de succession, l’assurance vie prend clairement l’avantage sur le PER. Elle permet en effet de transmettre son épargne dans des conditions très avantageuses.

Dans les deux cas, si le bénéficiaire est le conjoint ou le partenaire de PACS, les sommes transmises sont exonérées de droits de succession. Mais dès lors qu’il s’agit d’un autre bénéficiaire (enfant, frère, sœur, etc.), la fiscalité diffère.

Pour un PER, ce qui détermine la fiscalité est l’âge du souscripteur au moment du décès.

  • Si le décès intervient avant 70 ans, les sommes transmises (versements + gains) bénéficient d’un abattement de 152 500 € par bénéficiaire, puis sont taxées à 20 % (jusqu’à 852 500 €) et 31,25 % au-delà.
  • Si le décès a lieu après 70 ans, les capitaux décès (versements + gains) sont soumis aux droits de succession sur la totalité du montant, après un abattement unique de 30 500 €, commun à tous les bénéficiaires et tous les contrats PER.

152 500 €

Montant de l’abattement pour les primes versées avant 70 ans pour un PER ou une assurance-vie

L’assurance vie est plus avantageuse sur ce point.

  • Pour les versements effectués avant 70 ans, la fiscalité est identique à celle du PER (abattement de 152 500 €, puis taxation à 20 % et 31,25 %).
  • En revanche, pour les versements effectués après 70 ans, seuls les primes versées sont soumises aux droits de succession après un abattement de 30 500 €, les intérêts sont totalement exonérés. Cela rend l’assurance vie particulièrement intéressante pour organiser une transmission à moindres frais, même en cas de versements tardifs.

En résumé : l’assurance vie offre une fiscalité plus douce et plus prévisible en cas de succession, surtout après 70 ans. Le PER reste intéressant si la succession intervient avant cet âge. C’est donc un critère important à prendre en compte si la transmission de patrimoine est une priorité dans votre stratégie d’épargne.

Tableau comparatif des différences entre assurance-vie et PER

Assurance-viePER
Objectif principal
Épargne disponible à moyen/long terme, transmission

Épargne bloquée pour la retraite
Disponibilité des fonds
À tout moment (rachat libre)

Bloqué jusqu’à la retraite (sauf cas exceptionnels : invalidité, décès, etc.)
Fiscalité à l’entréeAucune déduction fiscale
Versements déductibles du revenu imposable
Fiscalité à la sortie (capital)Taxation des gains selon un taux forfaitaire, le barème de l’impôt sur le revenu (IR) ou le prélèvement forfaitaire libératoire (PFL), en fonction de la date des versements et de l’ancienneté du contrat + prélèvements sociaux au taux de 17,2 %Versements déduits : imposés au barème, gains soumis au PFU (30 %)
Fiscalité à la sortie (rente)
Rente viagère à titre onéreux : abattement selon l’âge (30 à 70 %) + prélèvements sociaux de 17,20 %
Si les versements volontaires ont été déduit des revenus imposables : abattement de 10 % sinon identique à l’assurance-vie
Fiscalité en cas de succession
Avant 70 ans : abattement de 152 500 €/bénéficiaire ; après 70 ans : abattement de 30 500 € sur les versements, gains exonérés
Avant 70 ans : même régime que l’assurance vie ; après 70 ans : abattement global de 30 500 €, puis droits de succession sur tout (versements + gains)
Transmission du capitalTrès avantageuse, souple et personnalisable
Moins favorable, surtout après 70 ans
Supports disponibles
Fonds en euros + unités de compte

Fonds en euros + unités de compte
Souplesse d’utilisation
Très grande souplesse (versements/retraits à la carte)
Moins flexible (versements possibles, mais sortie encadrée)

Questions-réponses

Comment transférer l’épargne de votre assurance-vie vers un PER ?

La procédure est relativement simple : il suffit d’effectuer un rachat total ou partiel de votre contrat d’assurance vie, puis de verser les sommes ainsi récupérées sur votre PER. À noter qu’entre 2019 et le 30 décembre 2022, un dispositif transitoire issu de la loi Pacte permettait de bénéficier d’un abattement doublé sur les produits du rachat : 9 200 € pour une personne seule, 18 400 € pour un couple, avec un taux d’imposition réduit à 24,7 % (au lieu de 30 %). Les sommes versées sur le PER étaient également déductibles du revenu imposable, dans la limite des plafonds en vigueur. Depuis le 1er janvier 2023, ce régime spécifique n’est plus en vigueur. Il est toujours possible de transférer l’épargne d’une assurance vie vers un PER, mais sans bénéficier de ce double avantage fiscal.

Est-il possible de transférer l’épargne d’un PER vers une assurance-vie ?

Cette opération n’est pas réalisable. En effet, les sommes versées sur un PER sont bloquées jusqu’à la retraite du souscripteur. Ce dernier ne peut donc pas effectuer de rachat de son contrat pour le transférer vers un autre type de contrat. En revanche, il peut transférer son contrat PER vers un autre organisme gestionnaire s’il le souhaite.

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