Les cours des matières premières ont atteint des records !

Publié le 07 Juin 2021

horloge Lecture de 4 min.

Rédigé par Maxime Keroyant

Thématique : Actualités

Les cours des matières premières ont atteint des records

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Le rapport annuel Cyclope a été publié le 26 mai 2021. Comme les précédentes, cette édition met en lumière l’évolution des cours des matières premières pendant l’année écoulée. Le rapport porte principalement sur la flambée en cours des prix, en partie explicable par la chute importante des cours des matières premières entraînée par la pandémie de Covid-19.

La baisse des cours des matières premières avant une forte augmentation

Cette augmentation historique prend sa source dans une baisse très importante des cours. Cette baisse est d’ailleurs liée à la crise sanitaire du Covid-19. Le premier confinement et les restrictions sanitaires ont entraîné une réduction marquée de l’activité économique et, par-là, une baisse des importations pour les pays grands importateurs. Une chute de la demande de matières premières est donc la principale cause de cette évolution des cours au début de l’année 2020.

Une phase de contraction importante a eu lieu. Le cours du cuivre était alors passé en-dessous du seuil symbolique des 5 000 dollars la tonne. Les cours de tous les métaux et du pétrole ont plongé : en quatre mois, entre janvier et avril 2020, les cours ont connu une baisse moyenne de 42 %. Le rapport Cyclope de 2020 démontrait qu’une phase de repli était déjà en cours dès la fin de l’année 2019 mais elle a été très fortement accentuée par la crise du Covid-19. Le gaz, le charbon, le cuivre : toutes les matières premières ont chuté, que ce soit les métaux, les énergies ou les produits agricoles. L’immobilisation des véhicules a fait chuter le cours du pétrole et les autres matières ont suivi.

Les tensions économiques, environnementales et géopolitiques comme facteurs

La reprise économique de la Chine dans un premier temps, suivie par celle des États-Unis dans un second temps, a amené une rehausse des cours de ces matières premières. La reprise économique mondiale a été à l’origine du rebond mais il a été accentué par deux autres événements conjoncturels :

  • L’actuelle transition écologique, avec un fort interventionnisme étatique pour accompagner ce changement vers une économie plus respectueuse de l’environnement. La demande de produits évolue, en typologie de matières premières et en quantité.
  • Les tensions géopolitiques au sein des pays producteurs de pétrole et de matières premières. Une grande partie de ces pays exportateurs est dans une situation instable, notamment dans leur relation avec les autres pays ; on peut notamment citer les tensions dues au nucléaire iranien, celles du gazoduc russe dans la mer baltique et la forte présence de la Chine au sein du commerce international.

On assiste donc à la combinaison d’une reprise économique avec une forte demande de matières premières et d’une transition écologique amenant une demande différente et plus importante sur certaines matières premières. Cette demande, forte et grandissante, est confrontée à une offre limitée, imputable aux difficultés rencontrées par les pays exportateurs. Le résultat de cette offre ne pouvant satisfaire la demande est l’extraordinaire augmentation des prix.

Ainsi, le cuivre est passé au-dessus de la barre symbolique des 10 000 dollars la tonne sur le London Metal Exchange (LME). Dans le même temps, le cours du fer sur le Singapore Commodity Exchange a dépassé les 230 dollars la tonne. Ce fort rebond des cours a lieu sur l’ensemble des marchés des matières premières : métaux, produits agricoles et énergies.

Que prévoir pour les prochains mois ?

Comme pour toute supposition de l’évolution d’un marché boursier, les avis des spécialistes divergent. La Goldman Sachs souhaite que cette augmentation ne soit pas seulement conjoncturelle mais véritablement annonciatrice du début d’un « supercycle », un cycle économique reposant sur l’augmentation de la part de classe moyenne, un fort progrès technologique et une meilleure organisation mondiale. Si ce « supercycle » était avéré, l’augmentation du cours des matières premières ne serait pas seulement effectif sur une courte période.

Dans l’autre camp, certains économistes prônent la prudence. Ainsi Philippe Chalmin, à l’origine du rapport Cyclope, note que ce rebond des cours est certes très impressionnant mais il ne saurait persister dans le temps. Sur certains marchés, par exemple celui du coton, le prix n’est plus en phase avec la réalité : l’offre est suffisante pour répondre à la demande. La crainte d’une augmentation des prix uniquement spéculative est présente.

Vous vous demandez s’il est prudent d’investir en bourse sur les matières premières actuellement ? S’il pourrait s’avérer tentant de tabler sur une augmentation en continu des cours des matières premières, malheureusement une forte augmentation des prix est souvent suivie d’une phase de contraction du marché. Investir sur une augmentation des cours sur le moyen ou le long terme est très probablement à proscrire. Dès que l’une des trois causes de ce rebond des cours cessera, les cours entreront sûrement dans une phase de récession.

En résumé

  • La flambée actuelle des cours des matières premières s’explique dans un premier temps par la baisse spectaculaire entamée au début de la crise sanitaire. Cet effondrement des prix est explicable également par la baisse importante des importations. Les pays habituellement forts importateurs de matières premières ont réduit leurs acquisitions au vu des confinements et autres restrictions sanitaires.
  • La reprise de l’activité des deux premières puissances économiques mondiales, la Chine et les USA, a relancé d’un seul coup les marchés de matières premières. Dans la même période, les exportations rendues difficiles par les conflits géopolitiques dans les pays producteurs, ainsi que la crise écologique ont fait exploser les prix.
  • Les avis des spécialistes sur la durée de cette phase ascendante divergent. Certains prônent un début de « supercycle », avec une augmentation des cours pour une période plus ou moins longue. À l’inverse, d’autres spécialistes émettent l’hypothèse d’une augmentation qui n’est plus en phase avec la réalité du marché. Une phase de contraction des cours est donc à prévoir dès que les causes de l’augmentation cesseront.

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Maxime Keroyant

Rédacteur web, spécialisé en économie, finance et gestion de patrimoine.

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