Pourquoi les investisseurs boudent-ils la Chine en 2023 ?

Publié le 27 Juin 2023

horloge Lecture de 2 min.

Thématique : Actualités

Rédigé par Thomas Saint-Antonin

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L’attachement des investisseurs à la Chine dégringole au deuxième trimestre 2023. Les tensions avec Taïwan et la timide croissance semblent y être pour beaucoup. Explications.

La croissance chinoise marque le pas

La Chine va-t-elle parvenir à relancer sa croissance ? La question est vaste, mais centrale pour tenter de relever la tête. Après un premier trimestre plus qu’encourageant (+4,5% de croissance), le rebond économique semble nettement s’estomper au deuxième trimestre et les anticipations de bénéfices ont notamment été revues à la baisse. La Banque centrale chinoise a alors tranché dans le vif en décidant d’abaisser son principal taux directeur de 2 % à 1,9 % mardi 13 juin 2023 avec effet immédiat. Une stratégie qui interroge, la majorité des pays tentant habituellement de freiner l’inflation en augmentant les taux directeurs pour limiter l’investissement. Avec une telle décision, l’Empire du Milieu espère mettre un coup de pied dans la fourmilière et compenser le ralentissement de la consommation mondiale qui l’impacte largement.

Le chiffre clé

5 mois

C’est déjà le 5ème mois consécutif de décollecte pour les obligations chinoises.

Conséquence directe : le pays attire moins les investisseurs étrangers. Le constat est implacable et notamment illustré par des taux nominaux de moins en moins intéressants. Les politiques monétaires restrictives en Europe et aux États-Unis y sont pour beaucoup. 2,6 % en Chine contre 3,75 % aux États-Unis sur les obligations à 10 ans, le calcul est vite fait. En effet, les rendements de la dette américaine redeviennent attractifs, pénalisant fortement la Chine. L’abandon soudain de la politique zéro Covid en décembre 2022 par le président Xi Jinping ne semble pas encore profiter totalement au pays. Le gouvernement a fixé un objectif de croissance de 5 % pour l’année 2023, même si le Premier ministre Li Qiang a déjà concédé qu’un tel score ne sera « pas facile » à atteindre.

Une situation géopolitique trop incertaine

L’escalade des tensions entre la Chine et Taïwan préoccupe les investisseurs. Et notamment les potentielles sanctions envers l’Empire du Milieu, le cas de la Russie avec le gel des actifs semble faire jurisprudence. Aujourd’hui, mieux vaut conserver ses titres plutôt que de s’exposer à de grosses pertes. L’hypothèse d’une entrée en guerre de la Chine n’a rien pour rassurer les investisseurs. La fuite des capitaux paraît inévitable tant les investisseurs étrangers n’ont rien à quoi se raccrocher pour retrouver un peu de sécurité du côté de la Chine. La possibilité d’un stimulus budgétaire mis en place par Pékin pour compenser cet affaiblissement de l’export ne semble toujours pas raviver la flamme du côté des gérants étrangers. Le Japon, la Corée ou encore l’Inde, profitent largement de ce désintérêt pour les actifs chinois, notamment grâce à leurs excellents résultats boursiers.

Une surproduction qui affecte la compétitivité

La Chine produit trop. Cela peut paraître étonnant, pourtant, cette surcapacité affichée par la Chine la dessert. Pendant la crise du Covid-19, l’État chinois disposait de moyens exceptionnels pour produire et exporter par rapport à la concurrence. Il a été l’un des seuls pays à stimuler l’économie de la sorte. Résultat des courses : la Chine se retrouve désormais avec des capacités de production démesurées, là où les autres pays ont retrouvé un certain équilibre. La croissance mondiale, elle, a terminé son emballement, ce qui n’arrange pas du tout les affaires de la Chine. Ce phénomène est visible dans différents domaines, que ce soit l’immobilier ou l’industrie manufacturière.

Le chiffre clé

-4,6 %

La baisse des prix à la production entre mai 2022 et 2023 en Chine. Soit la plus importante depuis 7 ans. Un chiffre qui illustre la surcapacité du pays.

En résumé

  • Les rendements de la dette américaine deviennent plus intéressants pour les investisseurs ;
  • Les tensions entre la Chine et Taïwan rebutent les investisseurs à prendre des risques ;
  • La surcapacité à produire de la Chine impacte considérablement sa compétitivité immédiate.

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Thomas Saint-Antonin

Rédacteur web, spécialisé en économie et gestion de patrimoine.

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