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Déclaration d’impôt : y’a-t-il un risque à se faire aider par ChatGPT ?

Publié le 19 Juin 2023

horloge Lecture de 4 min.

Thématique : Actualités

Rédigé par Elodie FUENTES

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ChatGPT s’utilise désormais dans tous les domaines de compétence. Mais certains experts alertent sur sa fiabilité, comme c’est le cas pour les plateformes dédiées au conseil en fiscalité, vouées notamment à remplir sa déclaration d’impôt. La DGFIP alerte sur les erreurs qui ont pu être formulées et pouvant pénaliser les contribuables et leur coûter cher.

Comment ChatGPT aide-t-il à remplir sa déclaration d’impôts ?

La déclaration de revenus est terminée pour cette saison 2023 depuis le 8 juin dernier, mais les contribuables ont encore la possibilité de modifier leurs données sur leur compte personnel jusqu’au 28 juin. Casse-tête pour certains, phobie administrative pour d’autres, quand vient l’heure de remplir ou de modifier sa déclaration d’impôt, c’est rarement une partie de plaisir.

Pour répondre aux problématiques rencontrées par ses usagers, deux Startup se sont lancées dans la conception d’une intelligence artificielle dédiée à la fiscalité. La première, Climb, qui accompagne les contribuables dans leur gestion financière, a calqué son modèle d’intelligence artificielle sur la plus connue et utilisée à l’international, ChatGPT 3.5. Cette nouvelle plateforme, pour aider les usagers à remplir leurs déclarations d’impôt a été lancée dans le but d’étoffer leur offre sur le service fiscal. En clair, les utilisateurs peuvent poser des questions simples à l’IA, comme « dans quelle case déclarer mes revenus locatifs ? » et le chat y répond. Une béquille digitale qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd, puisque plus de 1 700 utilisateurs ont utilisé ClimbGPT pour se faire aider lors de leur déclaration de revenus 2023.

Serait-ce BloombergGPT qui aurait inspiré le monde du conseil financier à se lancer dans la course folle à l’IA ? Le besoin accru des contribuables en matière d’accompagnement fiscal, pourrait bien motiver cette pratique à l’avenir. Une autre startup française, TaxMind, offrant ses services en tant que conseiller en fiscalité aux particuliers comme aux professionnels, a lancé sa version d’IA pour la déclaration d’impôt, celle-ci basée sur les fonctionnalités technologiques de ChatGPT-4. Ce modèle d’intelligence artificielle plus évolué que celle de son concurrent, puise ses sources dans le Code général des impôts et dans le Bofip (bulletin officiel des finances publiques).

Pourquoi cette pratique est-elle risquée ?

Du côté de la DGFIP (Direction générale des finances publiques), ces nouvelles pratiques ne sont pas regardées d’un bon œil. D’après leur expertise, les IA générées par ces plateformes pour apporter des conseils fiscaux aux utilisateurs ne seraient pas toujours fiables. Or, l’internaute lui, se fie totalement aux réponses de ClimbGPT, pour ne citer que lui, malgré le fait que certaines réponses, même les plus simples, puissent être fausses. Or, la DGFIP estime qu’il ne peut y avoir aucune marge d’erreur dans les questions de fiscalité. Toutes les réponses apportées en matière de conseils fiscaux doivent être factuellement justes.

Face à ces remarques, Climb rétorque vouloir mettre en place des améliorations pour que son modèle d’intelligence artificielle nuance ses propos et offre une porte de sortie à ses utilisateurs pour approfondir le conseil délivré. La Startup prévoit d’intégrer à sa prochaine version des fonctionnalités complémentaires, comme un score de fiabilité sur les réponses apportées par l’IA et la mise en relation avec un conseiller fiscal pour approfondir l’accompagnement.

« Cette fonctionnalité fait partie des améliorations suggérées par les utilisateurs et testeurs de l’outil. […] Nous avons eu la volonté d’attribuer un score de fiabilité de la réponse afin de déclencher, ou non, la possibilité d’accéder au chat de Climb. »

Propos tenus par la société Climb

Selon les dires de son fondateur, ClimbGPT est une intelligence artificielle informationnelle, pouvant manquer de fiabilité sur ses réponses, comme toutes les IA utilisées à ce jour, d’où le fait de vouloir améliorer son utilisation après ce premier test sur le marché. Une V2 devrait également voir le jour du côté de TaxMind, pour qui cette étape est indispensable pour éviter les erreurs de déclaration d’impôt ou de compréhension de leur fiscalité à ses clients.

Un conseiller financier, une étape indispensable ?

La fiscalité en France regorge de particularités et de cas spécifiques, ce qui la rend parfois difficile à appréhender, notamment pour les particuliers. Cette situation, la DGFIP en a parfaitement conscience, c’est pourquoi elle n’a pas attendu la déferlante des IA pour lancer son chat en avril 2021. Contrairement à ClimbGPT, l’assistant virtuel redirige l’utilisateur vers sa messagerie personnelle sur son espace particulier des impôts.

L’accompagnement, le conseil professionnel en fiscalité, demeure la démarche la plus sécurisante. Si la popularité des IA donne des ailes et semble faciliter les démarches administratives des contribuables, la prudence reste de mise. Les erreurs déclaratives peuvent coûter très cher et le renforcement des contrôles fiscaux mis en place par l’exécutif ne compte pas épargner les fraudeurs. En cas de doute ou d’incompréhension, l’accompagnement d’un conseiller en gestion de patrimoine ou d’un professionnel de la fiscalité permet de jouer la carte de la prudence. Une pratique d’autant plus plébiscitée par les investisseurs immobiliers, pour qui la déclaration d’impôt sort du cadre courant, notamment quand des pratiques de défiscalisation entrent en jeu.

En résumé

  • Après BoombergGPT, deux startup, Climb et TaxMind, ont expérimenté auprès de leurs utilisateurs leur propre intelligence artificielle pour les épauler dans les démarches administratives fiscales, comme la déclaration d’impôt ;
  • Jugées peu fiables, les IA pour l’aide à la fiscalité sont pointées du doigt par la DGFIP qui redoute que les usagers ne renseignent de mauvaises données sur leur déclaration ;
  • L’accompagnement par un expert en fiscalité reste le meilleur moyen de conseiller les contribuables, de leur permettre d’optimiser leurs impôt et de ne faire aucune erreur sur leur déclaration fiscale.

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Elodie FUENTES

Rédactrice web, spécialisée en économie, finance et gestion de patrimoine

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