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Pouvoir d’achat : quelles sont les mesures mises en place pour aider les Français ?

Publié le 17 Juin 2022

Rédigé par Elodie Fuentes

Actualités

Enjeux présidentiel, mais plus que jamais, réalité incontournable pour tous les Français, la baisse du pouvoir d’achat est surveillée à la loupe par les dirigeants et les experts économistes, sous l’œil attentif des contribuables. Entre promesses de campagne et prix affolés, découvrez les actions gouvernementales pour lutter contre la perte du pouvoir d’achat, finalement actées durant cet entre deux tours des législatives.

En bref

Augmentation des pensions de retraite, revalorisation du livret A, report de la fin de l’aide à la pompe et révision du barème de l’impôt, les dispositions pour soulager la perte du pouvoir d’achat des Français ne manquent pas. Le gouvernement s’empare des mesures les unes à la suite des autres, dont le fameux chèque alimentaire qui sera finalement versé directement dans le portefeuille des foyers modestes dès la rentrée. Retour sur les dernières annonces ministérielles érigées dans le cadre de la loi de Finances pour 2023, dont le pouvoir d’achat tire les ficelles.

Retraites et livrets, qu’en est-il des revalorisations tant attendues ?

Prises à partie durant la dernière campagne présidentielle, les propositions pour augmenter le pouvoir d’achat des Français passionnent autant qu’elles divisent les différentes familles politiques. Dans ce contexte fébrile, Emmanuel Macron, fraîchement réélu, est attendu au tournant sur ses propositions énoncées ces derniers mois, concernant le pouvoir d’achat des retraités. Et c’est Élisabeth Borne, moins d’un mois après son entrée à Matignon, qui met fin au suspens sur la question des retraites.

4 % d’augmentation pour les retraites à partir de juillet

Invitée au micro de France Bleu le jeudi 7 juin dernier, Mme la Première Ministre confirmait la revalorisation des retraites tant attendue. Ce sera donc une augmentation de 4 % prévue en juillet pour l’intégralité des retraités, annoncée par la locataire de Matignon. Le tant espéré Graal de la hausse des retraites sera versé dès le 9 août prochain, dont la mesure sera rapportée au projet de loi sur le pouvoir d’achat après les législatives. Suite aux prévisions de hausse des prix à la consommation sur un an à hauteur de 5,2 %, la revalorisation de 4 % des retraites peut laisser un goût amer aux Français. Élisabeth Borne anticipe les faits, en justifiant cette décision par une valorisation globale des retraites rapportée en réalité à 5 %, si l’on tient compte de la hausse de 1,1 % effectuée à la date calendaire habituelle, dont la dernière tombait en Janvier 2022.

Exemple type d’un versement de retraite après la valorisation de l’État

Afin de contextualiser la part que pourra représenter la revalorisation exceptionnelle des retraites à compter du mois de juillet, Élisabeth Borne elle-même donnait l’exemple lors de son passage à France Bleu. Ainsi, une pension retraite d’un montant de 1 200 € par mois, présentera une augmentation de 60 € tous les mois.

Bon à savoir

L’État n’étant pas responsable des complémentaires retraites, la revalorisation des pensions est uniquement appliquée sur la retraite de base.

Le chiffre clé

+ 4 %

Pour les retraites à partir de juillet 2022

Le chiffre clé

+ 5 %

En ajoutant la 1ère valorisation des retraites de Janvier 2022

Vers une hausse du livret A et LDDS

Loin de toutes les prétentions de rentabilités affichées par bien d’autres produits d’épargne présents sur le marché, le livret A campe toutefois sur ses positions sécuritaires. Considéré comme une véritable épargne de précaution, les Français lui ont accordé 16,25 milliards d’euros depuis le début de l’année 2022, selon la Caisse des dépôts et consignations. Or, le taux d’inflation galopant et le taux de rémunération du livret A, ne cessent de gringotter le fossé entre le portefeuille des Français et leur pouvoir d’épargne. Et dans la ligne de mire des actions gouvernementales visant à améliorer le pouvoir d’achat, l’augmentation du taux de rémunération du livret A et LDDS est posé sur la table. À ce sujet, François Villeroy de Galhau renforçait l’idée d’une valorisation du livret A lors de la présentation du rapport annuel de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et annonçait fin mai : « il faut s’attendre à une nouvelle hausse du taux du Livret A au 1er août prochain ». C’est à la mi-juillet que la Banque de France délivrera le nouveau taux de rémunération du livret A, une fois les chiffres de l’inflation du mois de juin présentés. Le nouveau taux du livret A devrait être calculé au 1er août, pour s’approcher des 1,9 %, réduisant l’écart entre le montant de sa rémunération et la montée fulminante de l’inflation. Dans un souci d’arrondi, et pour conforter sa volonté de lutter contre la baisse du pouvoir d’achat, le gouvernement pourrait décider de monter la rémunération du livret A à 2 %.

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Le gel des loyers encore en pourparler

Première dépense des ménages français, le loyer est un sujet brûlant, dont la revalorisation annuelle inquiète tout particulièrement, face à une hausse de l’inflation effrénée. Ardemment portée par les associations de consommateurs, leur proposition de geler l’indice de référence des loyers manque de convaincre le gouvernement. Contré par les représentants des propriétaires immobiliers et professionnels qui y voient une injustice pour les propriétaires bailleurs, le gel de l’IRL ne semble pas retenir l’attention de Mme la Première Ministre. Par ailleurs, Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique en charge du logement, abonde en ce sens, et risque de proposer de modifier la formule de calcul de l’IRL pour palier à la problématique du gel des loyers.

Quels sont les aides mises en place par l’État ?

Les Français le constatent et le déplorent, le prix du ticket de caisse s’envole, entrainant dans sa chute, la perte du pouvoir d’achat, de plus en plus conséquente. La note à la pompe demeure quant à elle difficile à assumer pour les conducteurs quotidiens, et les prévisions inflationnistes sur l’année ne sont pas encourageantes. Les représentants de Matignon se succèdent annonçant les mesures mises en place pour redonner du pouvoir d’achat aux Français, quitte à réviser leur copie concernant certaines promesses électorales, comme le chèque alimentation.

Le barème de l’impôt sera revalorisé

Composé de 5 tranches d’impôt, le revenu imposable est revalorisé chaque année sur l’inflation, pour maintenir le pouvoir d’achat des Français. À l’exception de sa renonciation en 2012-2013, la revalorisation du barème de l’impôt est appliquée chaque année dans le cadre du projet de loi de finances. Or, cette année, la mesure en question est un véritable casse-tête pour l’état, suite aux chiffres faramineux découlant de l’augmentation de l’inflation. Au vue de la situation exceptionnelle, la hausse du barème de l’impôt représente un coût faramineux pour les caisses de l’État. Or, la désindexation du barème de l’impôt ; mesure qui aurait pu aider l’État à compenser ses dépenses face aux aides mises en place pour lutter contre le pouvoir d’achat ; aurait incontestablement jeté un nouveau pavé dans la mare du côté des contribuables. C’est pourquoi l’annonce du ministre de l’Économie et des Finances, invité sur le plateau de BFM le 9 juin dernier, avait été accueillie à bras ouvert. Ainsi, Bruno Le Maire apaisait les tensions sur le sujet, en officialisant la volonté gouvernementale de valoriser les tranches du barème de l’impôt sur le revenu 2022 à hauteur de l’inflation. Le plafond de l’avantage fiscal du quotient familial actuellement appliqué à 1570 € de revenus (pour l’année 2021), passera donc le seuil de 1592 € en 2022. Le seuil d’entrée des tranches fiscales est revalorisé de 1,4 %, permettant aux contribuables dont le salaire aurait augmenté suite à la montée de l’inflation, de ne pas dépasser la tranche supérieure imposable. 

Une aide à l’inflation à la rentrée à hauteur de 150 €

Le chèque alimentation, arme massive utilisée durant la campagne présidentielle par Emmanuel Macron, mute et prend la forme d’une indemnité inflation, directement versée sur le compte en banque des ménages les plus modestes. Écartée, mais pas évincée, la double proposition concernant les enjeux à la fois économiques et agricoles du chèque alimentaire à utiliser sur les produits bio ou en circuits courts, semble revenir sur la table. Le nouveau ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau se confiait auprès du Parisien en ce sens : « les seconds dispositifs interviendront, qui viseront à inciter les ménages modestes à se tourner vers une alimentation de qualité : produits sains, durables, bio ou issus de circuits courts « . Pour l’heure, le montant de l’aide à l’inflation n’est pas encore communiqué, mais pourrait atteindre jusqu’à 150 €, et sera calculé selon les revenus et les enfants à charge du foyer. Il pourrait s’agir de 3 à 6 millions de personnes concernées par l’aide à l’inflation, si l’on en croit les données énoncées par le cercle proche de Mme la Première ministre.

Le chiffre clé

Entre 100 € et 150 €

D’aide à l’inflation

Le coup de pouce à la pompe joue les prolongations

La flambée des prix à la pompe survenue brutalement, avait poussé le gouvernement à piocher dans les économies de l’État pour aider les Français à faire le plein d’essence. Cette aide exceptionnelle installée à partir du 1er avril 2022, qui devait prendre fin en juin, sera finalement prorogée jusqu’à fin août. L’annonce, confirmée par le ministre de l’Économie et des Finances devrait soulager le portefeuille des conducteurs, dont la dépense douloureuse des 2 € le litre pèse lourdement sur leur pouvoir d’achat, de plus en plus mis à mal par la montée des prix à la consommation. Passée cette date, l’aide au carburant sera réduite de façon progressive, et pourrait potentiellement être réservée par la suite aux « gros rouleurs ». Là encore, le gouvernement n’a pas précisé la définition de cette catégorie de rouleurs, qui semblerait concerner les professionnels au kilométrage élevé.

Jusqu’où l’inflation peut elle aller ?

C’est la bête noire du pouvoir d’achat : l’inflation pourrait atteindre les 5 % selon les spécialistes, ce chiffre nourrit les débats politiques, les pages médiatiques et les conversations au cœur des foyers. Amorcée depuis déjà un an, l’inflation se sent pousser des ailes depuis le début de la Guerre en Ukraine. Épargnée par le célèbre « Quoi qu’il en coûte », la montée redoutée de l’inflation en plein arrêt sur image de l’activité économique du pays pendant le Covid, avait été stoppée net par les mesures du gouvernement. Freiner l’inflation, la temporiser, et protéger le pouvoir d’achat des Français, c’est encore, à ce jour, un des grands enjeux majeurs de la gouvernance. Et pour compte, la situation est inédite depuis 30 ans. Le pouvoir d’achat connaît la 2ème plus forte baisse depuis le choc financier de 2012-2013, dont la baisse de 0,8 % annoncée par l’OFCE la semaine dernière (Observatoire français des conjonctures économiques) rappelle amèrement celle des -1 % atteint à l’époque.

Quelles sont les inquiétudes sur la baisse de pouvoir d’achat ?

Les spécialistes s’accordent à dire que sans les actions gouvernementales pour freiner l’inflation, cette dernière pourrait atteindre les 7 % cette année. Alors malgré les efforts fournis par l’État pour aider les Français à minimiser l’impact de la baisse du pouvoir d’achat, quels comportements économiques et sociaux sont inévitablement attendus dans l’hexagone ? Toujours selon les données de l’OFCE, la faramineuse hausse de 22 % des produits énergétiques, suffit à elle seule à casser la dynamique de consommation des Français, pourtant joliment repartie après la crise du Covid 19. Avec un premier trimestre 2022 en baisse à -1,5 % et des prévisions descendantes à hauteur de -2,5 % sur l’année, les Français ne comptent pas piocher dans leur épargne pour stimuler leur consommation.
Nouvelle ombre au tableau et non des moindres, le plein-emploi subit à son tour les affres d’un contexte économique chamboulé. Les ambitions gouvernementales sur la croissance positive de l’emploi, doublée des chiffres encourageants sur le chômage, s’en trouvent perturbés, face à une chute de croissance déjà constatée. L’OFCE s’attend donc à une moyenne de croissance de 2,4 % en 2022, contre les 2,7 % affichés il y a peu.
La prévision d’un effet boule de neige attendue par les spécialistes, annonce une météo perturbée du côté des finances publiques. Initialement prévu à 5 %, le déficit attendu approche les 5,6 % du PIB.

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