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Hausse des taux d’intérêt : un risque élevé pour la croissance de la France en 2023 ?

Publié le 11 Mai 2023

horloge Lecture de 4 min.

Rédigé par Elodie Fuentes

Thématique : Actualités

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Le resserrement monétaire opéré par la BCE depuis des mois pourrait faire basculer la France dans une croissance économique proche de 0. Si le PIB est à la hausse de 0,2 % depuis le premier trimestre, selon le dernier rapport de l’INSEE, que risque la France cet été et d’ici la fin de l’année si les taux d’intérêt continuent d’augmenter ? Nous faisons le point sur les prévisions parfois partagées sur la question de la croissance économique du pays.

Doit-on craindre une croissance économique nulle ?

L’année 2021 est inscrite dans les annales comme une année riche en rebondissements économiques, après un pays à l’arrêt forcé, mis à pied par la pandémie foudroyante du Covid 19. En 2020, la France subit un recul de sa croissance économique de 8 %, et reprend du service l’année d’après, avec un rebond spectaculaire de 7 % en 2021. Mais la montée brutale de l’inflation, combinée à la hausse des taux d’intérêt, ont bouleversé les chiffres de l’économie française, venant bousculer le quatrième trimestre de cette année pleine d’espoir.

Désormais, l’inflation en France atteint 5,9 % sur un an en avril dernier. Loin des 2 % tant espérés par la BCE (Banque centrale européenne). L’inflation fait du mal au quotidien des Français, doublement pénalisés par l’augmentation des taux d’intérêt qui ne cessent de galoper depuis des mois et les conséquences de la montée des taux sur la croissance économique du pays, qui inquiètent les spécialistes. Leurs avis sur la situation envisageable à la fin de l’année sont d’ailleurs partagés. Les plus pessimistes, comme Stéphane Colliac, chez BNP Paribas, entrevoient même une croissance économique proche de 0, directement induite par la pénurie de crédits, que les ménages peinent de plus en plus à obtenir.

La hausse des taux d’intérêt peut-elle avoir un impact sur la dette publique ?

Selon l’INSEE, l’augmentation des taux d’intérêt en France aura un impact direct sur la consommation des ménages, tout comme sur les entreprises. L’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) de son côté, table sur une croissance économique de 0,4 points en 2023, doublée d’un freinage du secteur de l’emploi à la fin de l’année.

La température devrait également se rafraîchir du côté des modes de consommations, mis à rude épreuve par l’absence de concrétisation des projets immobiliers des Français, tout comme leur accès limité aux crédits à la consommation. Le coût du crédit de plus en plus élevé, pousserait les épargnants à se serrer la ceinture pour réaliser leurs projets immobiliers, comme le prévoit Rexecode, l’institut d’études économiques privé français. Selon ses prévisions, la France connaîtrait un recul de la consommation exceptionnel à hauteur de 0,8 %.

Concernant la croissance des entreprises, elle pourrait bien ne pas être épargnée par la hausse des taux d’intérêt, les limitant dans l’investissement de nouveaux projets, propices au développement de leur croissance.

L’addition de ces deux impacts collatéraux, propulsés par la hausse des taux sur les ménages d’une part et sur les entreprises d’autre part, laisse à craindre une augmentation de la dette publique. Un présage par ailleurs anticipé par la Fitch, venant tout juste de baisser la note de la France à ce sujet. 

À quand la reprise de la consommation ?

Beaucoup plus optimiste, le gouvernement français compte sur le plan de relance européen pour soutenir la reprise de la consommation et de l’investissement. Transition énergétique, infrastructures, projets numériques, les moyens sont déployés pour aider les entreprises françaises et la croissance du pays à se stimuler. À l’inverse du scénario envisagé par Rexedote, l’OFCE imagine une baisse du taux d’épargne des Français, leur permettant de consacrer plus de budget à la consommation. Cette hypothèse est soutenue par Bercy, confiant sur la baisse de l’inflation attendue dès l’été 2023. Un présage de bon augure pour le pouvoir d’achat des Français.

Remise en question pour la BCE

Les tours de vis de la BCE, de la FED et de la BOE, mis en place pour contrer l’inflation, jouent leurs dernières cartouches. La menace d’une récession, combinée aux fractures ressenties sur l’écosystème immobilier, sans compter les premières difficultés des banques en région, pourraient encourager la fin des resserrements monétaires européens

Il faut dire qu’en 40 ans, le rehaussement des taux d’intérêt n’a jamais été aussi frontal. Une stratégie à haut risque pour freiner l’inflation galopante, mais non sans embûches sur la croissance économique des pays européens. 

Quoi qu’il en soit, plusieurs zones d’ombre planent encore sur la santé économique de la France. Malgré les croyances des spécialistes, le destin de la croissance de la France pourrait se jouer sur plusieurs tableaux. Si la BCE communique sur sa volonté de calmer le jeu sur la hausse des taux, d’autres y voient une prise de risque trop importante avant l’été 2024. C’est le cas notamment de Martins Kazaks, un des membres du Conseil des gouverneurs, fortement favorable à ce que la BCE continue d’augmenter ses taux dans les mois à venir. Bien moins radicaux dans leur positionnement, les hauts membres de la Banque de France rejoignent toutefois cette idée et ne souhaitent pas arrêter la hausse des taux, comme l’indique le gouverneur François Villeroy de Galhau.

Enfin, la menace planante de la récession aux Etats-Unis pourrait fragiliser l’économie européenne et de ce fait, perturber les plans établis par la BCE, la contraignant probablement à garder une cadence effrénée sur l’augmentation de ses taux.

En résumé

  • Les avis sont partagés entre les économistes, mais l’inflation et la hausse des taux d’intérêt pourraient avoir un impact important sur la croissance de la France ;
  • Le risque d’une croissance nulle à la fin de l’année n’est pas écartée par les économistes ;
  • Le coût des crédits et la hausse de l’inflation menacent la consommation, qui pourrait être épargnée par une potentielle baisse de l’épargne des Français ;
  • La BCE envisage de freiner la hausse des taux, mais certains Gouverneurs y voient une décision trop hâtive avant la fin de l’été 2024.

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Elodie Fuentes

Rédactrice web, spécialisée en économie, finance et gestion de patrimoine

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