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BCE : la 3ème hausse est tombée et ce n’est pas prêt de s’arrêter

Publié le 04 Nov 2022

horloge Lecture de 4 min.

Rédigé par Elodie Fuentes

Thématique : Actualités

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Et de 1, et de 2, et de 3 : +0,75 ! Annoncée comme une mesure exceptionnelle début octobre, l’augmentation des taux directeurs refait surface dans le match qui se joue entre la BCE et l’inflation. Alors qu’en tribune les prédictions se bousculent, les économistes, quant à eux, sont divisés sur les résultats attendus et l’efficacité de la mesure sur le recul inflationniste.

Jusqu’où la BCE ira-t-elle ?

Jamais deux sans trois ? L’adage s’applique à la perfection concernant la hausse des taux directeurs de la BCE qui n’a pas tardé à remettre le couvert depuis sa dernière augmentation début octobre. Christine Lagarde annonçait la nouvelle ce jeudi 26 octobre : la BCE augmente ses taux de 0,75 points de base pour passer désormais à 1,5 %, du jamais-vu depuis 2009. Ferme et déterminée, la présidente de la Banque centrale européenne se montre claire sur les objectifs de la BCE déjà établis précédemment : réduire l’inflation, et atteindre à moyen terme une normalisation de la politique monétaire, soit un taux à 2 %. Initiative surprenante pour les uns, attendue par d’autres, la remontée des taux directeurs n’est pas prête de s’arrêter si on suit les derniers communiqués dans lesquels Christine Lagarde affirme que la BCE « prévoit de continuer à relever les taux ». 

Atteignant les quasi 10 % significatifs, l’inflation devient la bête noire de la Banque centrale européenne, visiblement prête à tout pour atteindre son Graal des 2 % d’inflation objectivés.

« Nous devrons identifier le taux qui permettra d’atteindre notre objectif de 2 % d’inflation à moyen terme. »

Et le rendez-vous est déjà pris. La prochaine réunion de la BCE est prévue le 15 décembre, durant lequel les économistes de la Banque centrale européenne ont bien l’intention de mettre cartes sur table concernant l’avancée de l’inflation et les prédictions qui en découlent. De nouvelles hausses des taux de la BCE sont donc à prévoir avant la fin de l’année, signant définitivement la fin de 11 ans de politique monétaire accommodante, se rapprochant tout doucement du risque attendu de récession pour 2023

Qu’en pensent les économistes ?

Soigner l’inflation par la récession, la stratégie divise les acteurs économiques. La course à la désinflation bouscule les codes monétaires, et l’écosystème macroéconomique dans son ensemble. Hausse du chômage, baisse de la croissance du pays, selon Patrick Artus de Natixis, c’est le prix à payer pour accompagner la baisse des prix vers le droit chemin. Le média « Libération » relève ses propos à ce sujet, complétant cette théorie par une note rassurante  » à ce stade, la politique est encore accommodante. Les taux réels (auxquels on soustrait le taux d’inflation, ndlr) sont encore négatifs (approximativement -8 %, ndlr).»


Une croyance qui n’est pas au goût de tous, craignant que l’augmentation des taux directeurs ne fasse l’effet d’un coup d’épée dans l’eau face à l’inflation importée. C’est le cas de l’économiste de l’université de Los Angeles, François Geerolf, cité par Libération : « La BCE ne peut rien contre l’inflation importée. L’inflation interne, elle, n’est pas forcément mauvaise, car elle favorise le débiteur face au créditeur. En confondant les deux, l’institution légitime son action». Si on en croit les propos de ce spécialiste en économie, cette mesure ne réglera pas la hausse des prix de l’énergie, répertoriés sur les systèmes d’approvisionnement. Par ailleurs, ce dernier ne cache pas son étonnement face au comportement des banques, privilégiant une politique de défense envers leurs établissements, en dépit de celle des ménages.

Quels sont ceux qui en paient déjà les frais ?

Les taux d’emprunt sont en première ligne et les ménages les plus modestes pénalisés de plein fouet. Cette catégorie de Français n’arrive plus à emprunter, et le marché immobilier s’en fait sentir. Le logement représente la plus grosse part du pouvoir d’achat des Français, et l’augmentation du prix du logement de 22 % en deux ans ne les épargne malheureusement pas. Accroché au souvenir pas si lointain des taux exceptionnellement bas pratiqués ces dernières années, les acteurs immobiliers font de la résistance. Or, c’est un fait, emprunter coûte de plus en plus cher, et le prix des logements peine à baisser (-2 % depuis la première hausse de la BCE en juillet dernier). L’immobilier neuf déjà piqué au vif par l’augmentation des coûts des matériaux, s’attend à subir les affres d’un marché immobilier en pleine mutation. L’effet boule de neige engendré par les taux de la BCE, l’augmentation des intérêts d’emprunt et l’exclusion de ce fait de toute une catégorie d’acheteurs immobiliers, viendra obligatoirement spammer les constructions. 

Et l’Union européenne dans tout ça ?

Les regards se sont tournés instinctivement vers les taux des obligations souveraines européennes, suite à l’annonce ce jeudi de Christine Lagarde. Annoncés à 3 % en 2023, les marchés ont baissé leur fusil d’épaule, contre un taux directeur de la BCE prévisible à 2,65 %. Poursuivre sa politique de retrait du marché obligataire est l’objectif de l’institution monétaire pour soutenir la hausse des taux. La dette des États, n’est pas directement impactée par les restrictions monétaires. Toutefois, le remboursement accéléré de cette dernière, arrivant à maturité, pourrait créer des tensions, face aux écarts des dépenses des uns et des autres. Les craintes fondées autour d’un clivage financier entre les pays membres de l’UE sont d’autant plus amplifiées par l’endettement de l’Italie, loin d’apaiser le climat hostile en place.

Quoi qu’il en soit, le rendez-vous est pris mi-décembre pour connaître le prochain match entre les taux directeurs de la BCE et l’inflation.

En résumé :

  • La BCE augmente à nouveau ses taux directeurs de 0,75 points pour atteindre 1,5 %
  • Étape incontournable pour les uns, mesures inutile pour les autres, les avis des économistes sont divisés
  • Les ménages modestes qui souhaitent emprunter dans l’immobilier se retrouvent bloqués
  • Une menace de déséquilibre pèse sur les membres de l’UE

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Elodie Fuentes

Rédactrice web, spécialisée en économie, finance et gestion de patrimoine

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