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Crédit Suisse, SVB : face au spectre d’une crise financière, la BCE va-t-elle remonter ses taux ?

Publié le 16 Mar 2023

horloge Lecture de 4 min.

Rédigé par Emilie Gardes

Thématique : Actualités

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Ce jeudi 16 mars, la BCE s’apprêtait à relever ses taux d’un demi point, afin de poursuivre sa politique monétaire contre l’inflation. Mais c’était sans compter la faillite de SVB et la dérive du Crédit Suisse. Comment va réagir la BCE ? Va-t-elle tout de même rehausser ses taux directeurs ? Réponses.

Le Crédit Suisse entraîne les banques européennes dans sa chute

Les marchés financiers s’emballent et jouent aux montagnes russes. Alors que la bourse était déjà malmenée par la chute de la SVB (Silicon Valley Banque), c’est désormais le Crédit Suisse qui décroche et tombe dans le rouge. Après que son principal actionnaire (la Banque nationale saoudienne) ait indiqué qu’il n’injecterait pas plus d’argent dedans, le titre du géant helvétique s’est effondré jusqu’à -30 % hier. Un niveau plancher qu’il n’avait jamais atteint par le passé.

Le Crédit Suisse a entrainé dans sa dégringolade les principales banques européennes et la quasi totalité des places financières du globe. La Société Générale a dévissé jusqu’à -12 %, BNP Paribas à -10 %, le Footsie londonien (FTSE 100) à -3,89 %, le CAC 40 à -3,56 %, et les bourses asiatiques ont ouvert ce jeudi en nette baisse.

Le Crédit Suisse est-il en faillite ? Non, pas pour le moment. L’institution helvétique est une des 30 banques mondiales jugées bien trop importantes pour les laisser faire banqueroute. Elle est, ainsi, assujettie à une réglementation plus sévère afin de résister au chocs financiers. C’est dans cette logique que le Crédit Suisse a annoncé ce jeudi qu’il allait emprunter 50,7 milliards d’euros pour se redresser. Ces créanciers seront la BNS (Banque nationale suisse) et la Finma (équivalent suisse de l’AMF).

Comment la BCE va-t-elle réagir ?

Aujourd’hui, face aux difficultés rencontrées par SVB et le Crédit Suisse, de sérieuses préoccupations pèsent sur tout le secteur bancaire. À l’heure où la BCE (Banque Centrale Européenne) allait remonter ses taux directeurs, le timing tombe mal.

Dans ce climat délétère, la grande autorité européenne peut-elle raisonnablement poursuivre sa politique de fermeté ? Va-t-elle tout de même relever ses taux de 0,5 points tel qu’elle l’avait prévu pour ce 16 mars ? Face à la tempête financière qui sévit, rien ne semble garanti. D’autant plus que dans cet engagement drastique pour lutter contre l’inflation, la BCE a enregistré une perte colossale de 1,6 milliards d’euros en 2022. Justement en raison du rehaussement de ses taux à quatre reprises l’an passé (juillet, septembre, octobre, décembre).

Taux BCE et crise bancaire : les analystes en désaccord

La BCE se retrouve face à un dilemme et un défi de grande ampleur. En majorant d’un demi point ses valeurs, le taux permettant aux banques de rémunérer leurs liquidités restantes (celles qui n’ont pas été servies dans des crédits à 3 %) serait amélioré. Un bien pour les banques traditionnelles, un mal pour les emprunteurs et les banques commerciales. En effet, le crédit coûterait encore plus cher. Mais est-ce bien judicieux économiquement actuellement ? Alors que l’inflation reste difficilement maitrisable et que le pouvoir d’achat européen s’érode de plus en plus ? Déjà en train d’établir des scénarios prédictifs, les analystes se confrontent.

Les inquiétudes financières autour de SVB et du Crédit Suisse démontrent « que la hausse des taux n’est pas si indolore qu’il y paraît ».

Gilles Moec, chef économiste chez Axa, dans La Tribune.

« L’extrême incertitude qui règne aujourd’hui sur le secteur bancaire américain et la réaction des marchés devraient inciter l’institution à davantage de prudence ».

Frederik Ducrozet, chef économiste chez Pictet Wealth Management, dans La Tribune.

La situation « ne devrait pas dissuader la BCE d’augmenter les taux d’intérêt de 50 points de base supplémentaires, en raison de l’inflation obstinément élevée ».

Agnese Ortolani, analyste à l’EIU (Economist Intelligence Unit), dans La Tribune.

Christine Lagarde, vraiment prête à faire « tout ce qu’il faut » ?

Selon les autorités américaines et européennes, le risque que tout le secteur bancaire soit contaminé d’actifs toxiques (comme lors de la crise majeure des subprimes en 2008) à cause de SVB et du Crédit Suisse serait très limité.

Ainsi, si la prévision d’une complète sortie de route ne semble donc pas à l’ordre du jour, la BCE doit tout de même se montrer vigilante. Son rôle l’y engage rigoureusement. Elle doit veiller à ce que les marchés financiers ne se débattent pas davantage, tout en jugulant l’inflation. En effet, dans ses statuts, la Banque Centrale Européenne détient la formelle obligation de lutter contre l’inflation. Et cette inflation ne ralentit toujours pas. En février, elle s’établissait en zone euro à 8,5 % en glissement annuel.

Pour quelle position Christine Lagarde et ses acolytes vont-ils alors plaider ce jour ? La présidente de la BCE l’a clairement déclaré la semaine passée : « Nous allons restaurer la stabilité des prix et nous ferons tout ce qu’il faut ! ».

Tous les regards se portent désormais vers la Banque Centrale Européenne, patientant pour connaître sa décision.

En résumé

  • Dans la succession de la faillite de la banque SVB, le Crédit Suisse est tombé en dérive le 15 mars ;
  • Le Crédit Suisse n’est pas en faillite et a annoncé un emprunt de 50,7 milliards d’euros pour se redresser ;
  • Poursuivant sa lutte contre l’inflation, la BCE avait prévu pour le jeudi 16 mars de remonter d’un demi point ses taux directeurs ;
  • Face aux préoccupations qui planent sur le secteur bancaire, il n’est pas garanti que la BCE augmente ses taux ;
  • À en juger les autorités européennes et américaines, le risque actuel de revoir se jouer la crise des subprimes de 2008 serait très limité.

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Emilie Gardes

Rédactrice spécialisée en Economie, Finance et Immobilier

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