La flat tax va-t-elle grimper dès 2026 ?

Publié le 02 Oct 2025

horloge Lecture de 2 min.

Thématique : Actualités

Rédigé par Maëva FLORICOURT

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L’hypothèse d’un relèvement du prélèvement forfaitaire unique (PFU) s’invite au cœur du débat budgétaire. Pour les particuliers, l’enjeu n’est pas théorique : un changement de taux peut modifier l’arbitrage entre PFU et barème et impacter la rémunération nette des placements (dividendes, intérêts, plus-values).

L’essentiel

  • La flat tax (PFU) taxe les revenus du capital à 30 %.
  • Bercy envisagerait une hausse, avec deux scénarios : 33 % ou 36 %.
  • Les placements concernés : dividendes, plus-values, intérêts, assurance-vie, comptes-titres.
  • Les livrets réglementés et les revenus fonciers ne sont pas touchés.
  • Pour certains contribuables, l’arbitrage entre PFU et barème progressif pourrait devenir plus avantageux.

PFU : le scénario qui prend forme à Bercy

Dans le cadre du budget 2026, le Gouvernement étudie le scénario d’une hausse du prélèvement forfaitaire unique (PFU). Selon les premières informations, deux pistes semblent se dessiner : le passage de 30 % à 33 % ou à 36 %. Selon Les Échos, l’option la plus probable viserait la seule part « impôt sur le revenu » (12,8 %), afin d’éviter d’élargir l’assiette via les prélèvements sociaux (17,2 %).

Le timing de cette mesure sera clé : si elle venait à être intégrée au prochain budget et à être votée en loi de finances, la hausse s’appliquerait par « petite rétroactivité » aux revenus 2025. Si le budget n’était pas adopté avant le 31 décembre, l’application serait différée. 

À savoir

La contribution différentielle des hauts revenus (CDHR) rend risquée ce type d’optimisation de dernière minute : encaisser dividendes ou plus-values en fin d’année peut déclencher la CDHR, fausser l’acompte de décembre et entraîner une majoration de 20 % en cas de sous-déclaration. 

Quels placements sont concernés, lesquels sont épargnés ?

Pour rappel, la flat tax ne vise ni les revenus fonciers ni les livrets réglementés (Livret A, LDDS, LEP, Livret Jeune). L’enjeu porte d’abord sur les comptes-titres, l’assurance-vie, les dividendes, les intérêts et plus-values, ainsi que le PEL/CEL ouverts depuis 2018.

Après 5 ans, le PEA est exonéré d’impôt sur le revenu mais reste soumis aux prélèvements sociaux : si la hausse ne porte que sur l’IR, il ne serait pas affecté. Si elle vise les prélèvements sociaux, son rendement reculerait. En assurance-vie, l’abattement après 8 ans atténue l’impact, mais les versements récents restent les plus exposés.

À savoir

Pour les contribuables, la question ne se limiterait pas à une hausse mécanique de l’impôt : tout changement de taux peut modifier l’arbitrage entre PFU et barème progressif, en particulier pour les détenteurs de titres acquis avant 2018 qui bénéficient encore d’abattements pour durée de détention.

Flat tax, déficit et loi de finances : un automne sous tension

Mise en place en 2018 sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, la flat tax a instauré une imposition simplifiée à 30 % sur les revenus du capital. En regroupant impôt sur le revenu et prélèvements sociaux dans un seul taux, l’ambition était claire : rendre la fiscalité plus lisible et stimuler l’investissement.

Huit ans plus tard, le décor budgétaire est bien différent. Avec un déficit public attendu à 5,4 % du PIB en 2025, l’exécutif scrute toutes les pistes de financement et cet impôt figure désormais parmi les options mises sur la table. 

Le débat pourrait donc s’inviter dès l’automne dans l’hémicycle : le projet de loi de finances pour 2026 sera présenté en Conseil des ministres au début du mois d’octobre, puis soumis au Conseil d’État et au Haut Conseil des finances publiques, avant d’être déposé à l’Assemblée nationale au plus tard le 13 octobre. Les députés auront 70 jours pour se prononcer. Faute de consensus, le gouvernement pourra trancher par ordonnance. Autant dire que les discussions autour de ce symbole fiscal risquent d’être animées.

À savoir

Une hausse éventuelle de la flat tax n’impactera pas tous les investisseurs de la même manière. L’important sera de regarder au cas par cas quel régime fiscal reste le plus avantageux. Un arbitrage adapté au profil fiscal comme à l’horizon d’investissement sera donc décisif.

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Maëva FLORICOURT

RÉDACTRICE WEB, SPÉCIALISÉE EN ÉCONOMIE, FINANCE ET GESTION DE PATRIMOINE

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