Sébastien Lecornu à Matignon : un mois pour construire le budget 2026

Publié le 10 Sep 2025

horloge Lecture de 2 min.

Thématique : Actualités

Rédigé par Maeva FLORICOURT

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À peine nommé Premier ministre en remplacement de François Bayrou, Sébastien Lecornu hérite d’un dossier sensible : présenter le projet de loi de finances pour 2026 dans un délai très court. Le scénario se répète. Sa nomination, annoncée hier par Emmanuel Macron, ne devrait pas bouleverser les orientations budgétaires déjà amorcées, mais le nouveau chef du Gouvernement devra trouver une majorité pour faire adopter le texte.

L’essentiel

  • Sébastien Lecornu, nommé Premier ministre, doit présenter le budget 2026 en moins d’un mois.
  • Le calendrier est serré : dépôt du projet avant le 15 octobre, promulgation impérative au 31 décembre.
  • Le nouveau Premier ministre devra composer avec une Assemblée divisée.
  • Si aucun accord n’émerge, une loi spéciale pourrait reconduire le budget 2025.

Un calendrier resserré pour présenter le budget 2026

Comme le rappelait la Cour des comptes fin août, le budget doit être déposé d’ici au 7 octobre ou au plus tard le 15 pour respecter les 70 jours de débats parlementaires avant sa promulgation au 31 décembre. Avec seulement un mois devant lui, le nouveau Premier ministre n’a guère le choix : reprendre une partie du travail déjà préparé par le gouvernement Bayrou ou proposer une version remaniée sous forte contrainte de temps. La pression est double : politique, avec l’absence de majorité claire à l’Assemblée et économique, avec la nécessité de réduire la dette publique tout en ménageant les contribuables.

Une continuité politique clairement affichée

Proche d’Emmanuel Macron et ancien ministre des Armées, Sébastien Lecornu incarne la continuité de la ligne présidentielle. L’Élysée insiste sur une action guidée par la « stabilité politique et institutionnelle » et par la défense de « l’indépendance et de la puissance » du pays. Mais cette orientation risque de se heurter aux mêmes blocages que ses prédécesseurs Michel Barnier et François Bayrou, faute d’accord avec le Parti socialiste.

Le nouveau Premier ministre devra donc conjuguer avec les exigences de l’opposition et de celles de ses partenaires européens. Les discussions porteront notamment sur la façon de réduire la dette sans recourir à ce que l’opposition qualifie de « purge fiscale et sociale », en référence aux mesures prévues dans le projet de François Bayrou.

À savoir

Pour rappel, la France est tenue par les règles budgétaires européennes, notamment le pacte de stabilité qui impose de contenir le déficit public sous les 3 % du PIB et de réduire progressivement la dette.

Le spectre d’une loi spéciale toujours présent

Si les blocages institutionnels persistent, l’exécutif pourrait recourir, comme en 2024, à une loi spéciale. Cette procédure permet de prolonger les crédits et autorisations de recettes du budget en vigueur en 2025, en vue d’assurer la continuité du service public et la collecte des impôts en 2026. Mais cette solution ne règle rien sur le fond. Elle ne prend en compte ni les nouveaux besoins du pays ni ses engagements européens.

Pour les contribuables et les investisseurs, le recours à une loi spéciale signifie surtout un gel des décisions fiscales. Les dispositifs existants seraient prolongés, mais toute réforme, qu’il s’agisse de baisse d’impôts, de nouvelles taxes ou de mesures incitatives pour l’investissement immobilier, resterait en suspens. 

Si l’instabilité politique inquiète logiquement les marchés et les institutions, elle pourrait paradoxalement profiter à l’immobilier, comme l’a souligné Henry Buzy-Cazaux dans sa tribune du 8 septembre 2025. De plus en plus de ménages, lassés de l’incertitude politique et économique, pourraient davantage se tourner vers la propriété immobilière comme valeur refuge.

Assurer son avenir, sécuriser son patrimoine et préparer la transmission familiale deviennent autant de motivations fortes, indépendantes des aléas institutionnels. Autrement dit, si le futur gouvernement peine à convaincre, les Français pourraient choisir de miser davantage sur la pierre, ce qui ne ferait que confirmer le rôle central de l’immobilier dans la structuration de leur patrimoine et de leur vie sociale.

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Maeva FLORICOURT

RÉDACTRICE WEB, SPÉCIALISÉE EN ÉCONOMIE, FINANCE ET GESTION DE PATRIMOINE

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