Sébastien Lecornu promet la rupture pour le budget 2026

Publié le 18 Sep 2025

horloge Lecture de 3 min.

Thématique : Actualités

Rédigé par Maeva FLORICOURT

Partager

« Rupture » : ce mot semble être le mot d’ordre de Sébastien Lecornu depuis son arrivée à Matignon. Rupture dans la méthode mais sur le fond, l’exercice s’annonce beaucoup moins radical. Car le nouveau Premier ministre hérite d’un projet de loi de finances préparé par François Bayrou qui est loin de faire l’unanimité. Il devra donc avant tout convaincre le Parlement.

L’essentiel

  • Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, promet une « rupture » de méthode.
  • En fiscalité, il devra arbitrer entre autres entre la prolongation de la CDHR, la suppression de la réduction pour frais de scolarité, le recentrage des APL et la réforme de la franchise de TVA des autoentrepreneurs.
  • Sur le logement, il sera question de décider de la reconduction ou non du PTZ et de MaPrimeRénov’ et de finaliser le statut du bailleur privé.
  • Côté social, la sous-indexation des retraites jusqu’en 2030 prévue par son prédécesseur devra être également arbitrée.

Une « rupture » sous contrainte budgétaire

Le plan de redressement de 44 milliards € dessiné par François Bayrou reste la colonne vertébrale de l’équation financière qui attend le nouveau Premier ministre.

« Notre démocratie n’a jamais été aussi parlementaire » a-t-il souligné, annonçant sa volonté de replacer les députés au cœur du débat budgétaire.

Sébastien Lecornu

En pratique, cela signifie que certaines mesures héritées du PLF 2026 devront être révisées à l’image de la suppression des deux jours fériés déjà écartée.

« J’entends ce que disent nos concitoyens : ils veulent que le travail paie. [Ce retrait néanmoins] exigera de trouver d’autres sources de financement. »

Sébastien Lecornu

Sébastien Lecornu avance donc sur une ligne de crête : poursuivre la trajectoire budgétaire, tout en affichant une rupture politique.

Fiscalité : les dossiers sensibles qui attendent le nouveau Premier ministre

C’est sans doute sur la fiscalité que la promesse de rupture sera la plus scrutée. Les mesures laissées par son prédécesseur dessinent une logique d’économies et de rationalisation, mais elles s’annoncent difficiles à faire accepter socialement.

Parmi les dossiers brûlants, on retrouve la prolongation de la contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR). Cet impôt plancher, imaginé par Michel Barnier en 2024, cible les contribuables dont le revenu fiscal de référence dépasse 250 000 € (500 000 € pour un couple) et qui paient moins de 20 % d’impôts. Environ 24 000 foyers sont concernés, mais son rendement reste faible, bien en deçà des 2 milliards initialement espérés. Sébastien Lecornu devra décider s’il le conserve ou s’il lui préfère une autre taxe.

À l’autre bout du spectre, plus de trois millions de familles pourraient être touchées par la suppression de la réduction d’impôt pour frais de scolarité au collège et au lycée. Coût annuel pour l’État : 224 millions €. À cela s’ajoutent le recentrage des APL, avec l’exclusion possible des étudiants étrangers et des enfants des foyers les plus aisés et la réforme de la franchise de TVA pour les autoentrepreneurs.

Logement : sécuriser l’offre sans alourdir le déficit

Le logement arrive dans le top 3 des urgences du budget 2026 : l’offre est insuffisante sur tous les segments (locatif privé, HLM, accession), mais les marges de manœuvre budgétaires restent étroites. Dans la séquence 2025, la ministre sortante Valérie Létard avait enclenché plusieurs leviers : PTZ élargi, exonération de droits de donation pour l’achat dans le neuf,  enveloppe MaPrimeRénov’ maintenue et allègement de la RLS, Réduction de loyer de solidarité, pour les bailleurs sociaux. Un mix assez efficace qui tient compte du déficit et de l’offre. Au-delà des mesures déjà engagées, le vrai test budgétaire porte sur le statut du bailleur privé : calibré pour relancer la production et l’offre locative abordable, il conditionnera une partie de l’équation recettes/dépenses du Logement.

Autre variable clé pour 2026 : le recentrage des APL. S’il réduit la dépense, il pourrait aussi peser sur la solvabilité d’une partie des ménages (étudiants, jeunes actifs), avec des effets immobiliers locaux à anticiper. En filigrane, Sébastien Lecornu doit trancher : arbitrer la poursuite des dispositifs de 2025 (PTZ, rénovation) et surtout finaliser le statut de bailleur privé pour soutenir l’offre, tout en préservant la trajectoire de déficit. L’arbitrage dira si la rupture promise est compatible avec la discipline budgétaire.

Retraites et prestations sociales dans la ligne de mire

Sur le terrain social, le projet de budget 2026 hérite aussi de mesures sensibles. Pour rappel, lors du conclave lancé en 2024 par François Bayrou, syndicats et patronat n’avaient pas trouvé d’accord sur des aménagements de la réforme des retraites. Si l’abrogation des mesures d’âge a été écartée par François Bayrou, une sous-indexation des retraites jusqu’en 2030 avait été envisagée, ce qui permettrait de générer près de 6 milliards € d’économies. François Bayrou avait donc déclaré acter des « avancées » malgré ce consensus partiel.

D’autres propositions issues du conclave restent également sur la table : la révision du calcul des pensions pour les mères de famille, l’aménagement du cumul emploi-retraite ou encore la facilitation des départs anticipés pour incapacité permanente. Sébastien Lecornu pourrait rouvrir le dossier, avec des pistes laissées par son prédécesseur.

Partager

Maeva FLORICOURT

RÉDACTRICE WEB, SPÉCIALISÉE EN ÉCONOMIE, FINANCE ET GESTION DE PATRIMOINE

Découvrir cette auteure

bulle des outils

Obtenez votre bilan patrimonial

Nous vous aidons à trouver l’investissement adapté à votre projet

Obtenir des conseils

Vous voulez obtenir des conseils ?

Dernières actualités

Plus de 300 nouvelles arnaques aux livrets d’épargne répertoriées par l’ACPR

Lire l'article

Réforme fiscale des retraites : les conséquences de la fin de l’abattement de 10 %

Lire l'article

Impôt 2025 : les premiers remboursements sont déjà émis par le Fisc

Lire l'article

Crédit immobilier : l’été 2025 propice aux acquéreurs

Lire l'article

Plan Bayrou 2026 : 90 % des retraités seront perdants selon l’OFCE

Lire l'article

Budget 2026 : le plan de finances de François Bayrou fait mal aux Français

Lire l'article

Découvrir toutes les actualités

Découvrez nos agences

Aix-en-Provence-Marseille

Biarritz

Bordeaux

Caen

Chambéry

Clermont-Ferrand

Dijon

Lille

Lyon

Metz

Montpellier

Nantes

Nice

Orléans

Paris

Reims

Rennes

Rouen

Strasbourg

Toulouse

Tours

Vannes

Selexium Paris

9 Rue Duphot